Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/01/2014

Les Tarzanides du grenier n° 50

Taroû

 

« Sous TARZAN des familles ». C'est ainsi que le BDM 2001-2002 dénigre quelque peu Taroû, tout en dénombrant 96 numéros publiés en format 17,5 X 22 pendant sa deuxième série publiée. Une troisième série, commercialisée entre 1962 et 1977, et comprenant 168 parutions mensuelles d'un format – poche 13 X 18, achèvera l'existence d'un jeune héros abusivement qualifié « Maître des tigres ». 

- Mais pourquoi signaler les deuxième et troisième séries avant d'avoir signalé la première ?

Pourquoi ? Tout simplement parce que dans le BDM ainsi que sur beaucoup de sites BD présents sur le Web, la deuxième série est classée comme étant la première. Alors que la véritable première, selon Docteur Jivaro, fut publiée dans un modeste format italien de huit pages. Voyez donc ci-dessous le seul vrai numéro 1, probablement imprimé en l'an de grâce 1949 - cependant, sa seule référence de publication est signalée par le nombre 2 254, seul repère mentionné par l’Éditeur Artima-Tourcoing.

 

 

bandes dessinées,bd,tarzan,tarzanides,robert dansler,auguste liquois,bob dan

 

Dents blanches, haleine fraîche Taroû sourit de ses deux mâchoires appétissantes. C'est un jeune sauvage d'origine française, grandi en Malaisie. Allaité par une tigresse, il vouera une « haine implacable aux hommes blancs » à partir du moment ou sa mère – Socky - femelle fauve, sera tuée par deux chasseurs armés d'un fusil. 

 

Quoique n'ayant pas fréquenté Adam et Ève, tous deux inventeurs d'une pudeur publique inconnue des statues grecques de l'époque de Socrate, TAROU cache ses « parties honteuses » sous une dépouille dont on ignore l'origine : ours, hyène, phacochère ? ? ? Au commencement, il marche pieds nus, voyageant beaucoup, franchissant jungle et déserts, se bagarrant contre trafiquants chrétiens et prêtres bouddhistes. Toujours solitaire, n'était la présence de ses deux tigres fidèles Kharis et Chouka. Une fois, il se retrouve prisonnier de pithécanthropes. C'est dire qu'il dispose d'une aptitude humaine unique : partir à reculons en promenade dans la préhistoire. Mais toujours sa silhouette se conforme à celle d'un Tarzanide authentique : un pagne, un poignard. 

De cette première série, on ignore le nombre exact de numéros (13 ou 17 ?). Malgré cet handicap elle reste la préférée du Docteur Jivaro. Les deux suivantes, trop faciles à se procurer, ne l'intéressent que moindrement.

 

TAROU fut dessiné par BOB DAN. Bob Dan : appellation prêtant à confusion puisque l'homme n'appartenait pas à la liste des personnages de western. Son bulletin de naissance, bel et bien français, était Robert DANSLER (1900-1972). Il participa à l'association « Cocotte en papier ». Cocotte ? rien de croustillant là-dedans. Ses fondateurs Auguste Liquois et Alain de Saint Ogan en avaient fait un signe de ralliement artistique BD pour aider à freiner l'arrivée massive de comics américains dans une France d'après guerre qui se reconstruisait d'Ouest en Est – et non pas l'inverse !

  

bandes dessinées,bd,tarzan,tarzanides,robert dansler,auguste liquois,bob dan

Sur le mot TAROU, un accent circonflexe se remarque. Il est instable : tantôt sur la lettre û, tantôt sur la lettre Ô. D'autres fois il s'absente. Peut être le créateur de Taroû imagina-t'il d'abord écrire TAROUX puis s'étant ravisé il supprima le X dont il rappela le souvenir en plaçant un accent circonflexe sur la lettre û.

 

 bandes dessinées,bd,tarzan,tarzanides,robert dansler,auguste liquois,bob dan

bandes dessinées,bd,tarzan,tarzanides,robert dansler,auguste liquois,bob dan

 

Le petit chapeau d'accentuation s'exerce à se changer en petit pois sauteur.

 

 

Docteur Jivaro

21/09/2013

Satanax le superhomme, suite ...

Chose promise, chose due. 


Voici le scanné de la couverture du numéro 1 de SATANAX. Docteur Jivaro comme son nom l'indique, collectionne les premiers exemplaires de diverses revues – et pas uniquement ceux des bandes dessinées  ! Tenez  : il possède le numéro 1 de LUI – 1963 – avec la décevante Valérie Lagrange dénudée mais recroquevillée de façon à ne rien laisser voir d'excitant. Censure oblige.   


Satanax,bd,bandes dessinées anciennes,illustrés pour enfants,tarzanides,superhomme,jean d'Alvignac,A. Liquois,


SATANAX apparut comme un superman francisé. Autant écrire  : minimisé. Son graphisme fut tracé par LIQUOIS, qui accompagnait sa signature d'un pompeux «  de l'Académie de l'Image Française  ». Aujourd'hui, un certain Raymond Perrin, connaisseur de journaux pour la jeunesse, qualifie LIQUOIS de « caméléonesque ». Sans doute parce que A. LIQUOIS servit d'abord l'idéologie nationale socialiste, servant ensuite l'Idéologie Communiste. Il se prénommait Auguste, ce qui doit étonner les adolescents de nos jours, eux qui jugent bien normal qu'un gars de Normandie renonce à Romain pour Ansar-Al-Haqq.  


L’histoire de Satard-SATANAX débute dans une « petite sous-préfecture de Garnac ». SATANAX détient ses pouvoirs surhumains non pas d'un savant physicien isolé sur une île, non pas de je ne sais quel mage tibétain abrité des fusils maoïstes  ; il les détient tout simplement, tout ruralement d'un bougre de sorcier logé pauvrement en dehors du village. Un jeteux de sorts, un rebouteux, un type à moustache de paysannerie et dont les joues mal rasées lui servent de toile émeri. Il prononce les paroles magiques secrètes ancestrales ... 


Satanax,bd,bandes dessinées anciennes,illustrés pour enfants,tarzanides,superhomme,jean d'Alvignac,A. Liquois,


Et ça y est, le minus Satard se transforme en un phénoménal SATANAX. 


A condition, bien sûr, que le chétif Satard ne craigne pas le feu par lequel brûlèrent le grand maître des templiers et Jeanne D' Arc. Aïe  ! Mais ça ne fait mal qu'au commencement. Tout le contraire de l’empalement qui fait plutôt du bien lorsqu'il commence. 


Les supermen, LE Superman, Batman et Captain Marvel Junior ainsi que bien d'autres engendrés par la matrice américaine, l'occupante armée allemande les avait interdits en France pendant quatre années. Ils revinrent tous en force dans le débarquement du « Jour le plus long », rapportés dans le paquetage des G'IS mâchant du chewing-gum et se dopant Coca Cola. 


Nos mères, alors bien jeunes, apprirent à gainer de bas nylon leurs jambes trop longtemps badigeonnées d'un « jus de café » destiné à (mal) dissimuler que de la cuisse jusqu'aux orteils elles allaient nues. 


Pendant la deuxième moitié des années 40, certains éditeurs français inventèrent des surhommes plus ou moins contrefaits à partir des grands modèles américains. Il s'agissait alors non pas de rivaliser mais de détourner sous un aspect inférieur les modèles du capitaliste yankee afin d'en tirer quelque profit commercial. FANTAX, 1947 en fut le précurseur dans le genre. Ses successeurs furent nombreux sans pourtant être durables. 

 

Mister X l'inexorable,collection Eclair,BD,bande dessinée ancienne,illustré pour enfants,

 

Mister X venait de l'éditeur E.L.A.N., année 1948, logé 5 boulevard des Capucines. Dans Paris, forcément. Ce héros de papier ne masque pas sa figure. Il diffère en cela du WONDEMAN inventé par Dupuich pour les Éditions ARTIMA-TOURCOING. Une présence assez inattendue en France en 1951 puisque la loi de 1949 interdisait dans les journaux destinés aux enfants tout individu fictif capable de planer dans le ciel, comme les anges, les plumes en moins, le sexe en plus.

 

Audax,Satanax,bd,bandes dessinées anciennes,illustrés pour enfants,tarzanides,superhomme,jean d'Alvignac,A. Liquois,

 Docteur Jivaro